15/10/2012
Cormac McCarthy : No Country For Old Men
Un polar noir, très noir de Cormac McCarthy dont le titre original No Country For Old Men est tiré du poème Sailing to Byzantium de Yeats, adapté récemment en 2007 au cinéma par les frères Coen avec Tommy Lee Jones. Fin des années 70 ou début 80, à la frontière du Texas et du Mexique, dans le désert, Llewelyn Moss découvre par hasard un véritable carnage, des cadavres, des armes, deux millions de dollars dans un sac et un chargement d’héroïne. La tentation est trop forte, il s’empare du sac abandonné sachant néanmoins que l’entreprise est risquée. Par ce geste il enclenche un processus mortifère. Une course poursuite où se mêlent un gang de trafiquants, un tueur psychopathe implacable et les forces de l’ordre qui semblent dépassées par les évènements. Les cadavres vont joncher en pagaille le roman, coupables et innocents criblés de balles, laminés par le chaos en marche. On a parfois un peu de mal à suivre l’action et les personnages ne sont pas toujours nommés précisément. Chaque début de chapitre est ponctué, comme par une voix off, des réflexions du vieux shérif qui constate impuissant, que le monde change et évolue, peut-être pas dans le bon sens, et que la mort est toujours au bout du chemin.
« Et les plus gros problèmes signalés c’étaient des trucs comme parler en classe et courir dans les couloirs. Mâcher du chewing-gum. Copier en classe. Des trucs du même tabac. Alors les enseignants en question ont pris un formulaire vierge et en ont imprimé un paquet et ont envoyé les formulaires aux mêmes établissements. Quarante ans plus tard. Voici quelques-unes des réponses. Les viols, les incendies volontaires, les meurtres. La drogue. Les suicides. Alors ça m’a fait réfléchir. Parce que la plupart du temps chaque fois que je dis que le monde part à vau-l’eau on me regarde avec un sourire en coin et on me dit que je vieillis. Mais ce que je pense à ce sujet c’est que quelqu’un qui ne peut voir la différence entre violer et assassiner des gens et mâcher du chewing-gum a un problème autrement plus grave que le problème que j’ai moi. »
Cormac McCarthy Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme Points
14:29 Publié dans POLARS | Tags : cormac mccarthy | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |